Pour moi, l’intérêt n°1 de ces moments de démarrage est la RUPTURE avec la routine et les habitudes.

À bas la réunionite inutile. Débuter par le jeu, permet aux participants de comprendre que lors de cet atelier, il va se passer quelque chose de différent :

–         Nous allons sortir du cadre habituel de travail (et souvent même de vie)

–         Il sera donc autorisé de sortir des règles coutumières sociales et professionnelles

–         Nous allons nous concentrer différemment sur un objectif commun

–         Ce moment est à nous, c’est une opportunité d’expression pour chacun.

À la fin de ce moment, le travail peut commencer : l’équipe est prête à réfléchir ensemble à des solutions communes.

Le droit à l’erreur est une notion qui me tient particulièrement à cœur.

Comme beaucoup d’entre nous, je suis atteinte du syndrome de la bonne élève (fonctionne aussi avec bon élève) et me tromper, donner une mauvaise réponse, montrer aux autres que je ne sais pas me paralyse, ou plutôt me paralysait, ouf.

En milieu professionnel, lors de réunions de recherche de solutions, de mise en place de stratégies marketing innovantes, toutes les idées ont leur place.

Malheureusement, vous avez peut-être remarqué :

–         Que Béatrice au fond de la salle trépigne sur sa chaise, mais ne prend pas la parole…

–         Ou que Raphaël le stagiaire, n’écoute même plus, car il a bien compris qu’ici, lui ne sait pas. Qu’ici il y a des responsables, des sachants, et ce sont eux qui ont la parole.

Et pourtant … donner le droit aux Béatrice, Raphaël et tous les autres de s’exprimer est souvent la clé de la mise en place de véritables solutions nouvelles et pertinentes.

Le temps de l’ice breaker doit permettre à tous de dire ce qu’ils ressentent et pensent en occultant la crainte de jugement.

Par le jeu, la notion de juste et de faux disparaît le temps de la réunion …

En effet un jeu préalable durant lequel les participants auront à échouer de manière ludique est très utile, car il permet à chacun de comprendre qu’il peut se tromper, se montrer vulnérable, et que ce n’est pas un problème, au contraire.

Ce moment de démarrage est un moment de connexion double : la connexion aux autres mais aussi (et peut-être avant tout ? ) la connexion à soi.

La connexion à soi est primordiale.

Je suis de ces personnes hyper actives dans leur tête, toujours prêtes pour la prochaine étape.

Je suis de ces personnes qui en début de réunion réfléchissent déjà à ce qu’il y a à faire dès que la réunion sera terminée…

J’ai démarré trop de réunions avec une grande partie de moi ailleurs, dans l’après, l’action, l’agitation, en pensant toujours aller plus vite en préparant l’étape d’après.

Et quelle erreur.

Se donner le droit de ralentir, de se poser, de se concentrer sur l’action et le moment présents, c’est multiplier le résultat en tirant un maximum de bénéfices de la réunion.

C’est donc tout simplement gagner en temps et en efficacité.

La connexion à soi décuple la connexion aux autres.

Si vous managez actuellement une équipe ou travaillez avec un collectif, vous savez combien il est important de se dire les choses et de savoir s’écouter.

L’ice-breaker sert à mettre tous les participants au même niveau, sur la même longueur d’onde. Il permet d’accorder les différentes énergies, attitudes ou mentalités au sein du groupe, pour que tout le monde travaille dans la même direction et pour les mêmes raisons.

Par le jeu, il est plus facile de briser certaines barrières, de créer des complicités et des connexions dans le groupe.

 

Sans énergie pas de mouvement, mais s’il y a trop d’énergie, c’est l’emballement et la fatigue prématurée.

J’ai souvent vu des personnes avec pour objectif d’animer une réunion qui dépote, partir sur les chapeaux de roues en proposant un démarrage innovant, ludique, loufoque … mais qui fait pschiit.

Et pourtant ces démarrages avaient été testés dans d’autres contextes durant lesquels le facilitateur avait réussi le pari du lancement de dynamique.

Mais justement, l’énergie dépend du contexte !

Avec qui allons-nous travailler aujourd’hui ? Quelle est la maturité de cohésion du groupe ? La dynamique actuelle du groupe ? L’énergie du moment ?

J’ai toujours quelques ice-breakers en tête avant la réunion, mais c’est dans l’instant que je finalise le choix, en tentant de capter au mieux le besoin du groupe.

Faut-il aujourd’hui gérer l’énergie du groupe ? La canaliser ? L’augmenter ? La faire baisser ? Générer du tonus ? Produire une énergie plus positive ? …

La gestion de l’énergie est d’ailleurs une responsabilité permanente tout au long de la réunion. Le process de cycles d’atelier à attentions différentes, ateliers d’ouverture puis de centrage etc, doit permettre au groupe de rester alerte, ouvert mais concentré pendant toute la réunion.

J’ai longtemps hésité à mettre la créativité dans ma liste explicative de l’intérêt de ces temps non conventionnels de démarrage de réunion, mais finalement, je pense que c’est justement en :

–         Introduisant la notion de RUPTURE

–         Faisant l’apologie du DROIT À L’ÉCHEC, du DROIT À LA VULNÉRABILITÉ

–         Poussant à la CONNEXION

–         Actionnant le levier de l’ÉNERGIE

Que la créativité est libérée, que les idées émergent et bouillonnent et que la réunion peut commencer !

Sceptique au départ de l’intérêt de ces temps introspectifs et ‘récréatifs’,

– et oui je suis sérieuse moi, on est là pour travailler et élaborer la meilleure stratégie, on s’amusera après la réunion – ,

voilà donc les 4 raisons clés pour lesquelles je recommande fortement dès que possible, de prendre ce temps différent au début de la réunion.

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Et vous qu’en pensez-vous ? Avez-vous de bons ou mauvais exemples de démarrage de réunion à nous partager ? Une remarque ? Je suis curieuse de connaître vos avis. 🙂

Sophie FRANTZ – https://co-marketons.fr/

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