Déterminée et forte de son expérience, cette Franco-brésilienne de 40 ans bouscule les idées toutes faites sur le marketing. Avec son agence Co-marketons, elle milite pour une approche collective qui fait du marketing « un outil génial » bénéfique à tous dans l’entreprise. Sophie Frantz nous explique sa démarche avec conviction et un grand sourire.

Après une scolarité en Alsace, j’ai suivi des études supérieures de marketing en Allemagne puis en Angleterre. J’ai toujours été attirée par les différences culturelles, mais le choix du marketing n’était pas une vocation. En fait, lors d’un forum, j’ai vu qu’un cursus sport/études/marketing existait : j’y suis allée pour le sport… et j’ai découvert le marketing ! Par la suite, j’ai travaillé dans le commerce international avec le Brésil puis j’ai fait mes premières études de marché avant d’être responsable marketing dans une entreprise allemande.

De mère brésilienne et de père alsacien, ma double culture a forcément forgé ma personnalité. J’ai aussi beaucoup voyagé avec mes parents et une partie de ma famille vit au Brésil. C’est pour moi une chance, une richesse : j’ai tout naturellement acquis une ouverture d’esprit, mais aussi une curiosité et une grande empathie pour les autres… En travaillant à l’étranger, j’ai pu apprécier des différences culturelles importantes notamment en Allemagne où la notion de travail en groupe est beaucoup plus développée qu’en France

Je suis consultante en marketing, mais je trouve cette appellation limitante… Je ne suis pas là pour réaliser des audits et donner des conseils, comme cela se pratique habituellement et comme je l’ai pratiqué. Aujourd’hui, je parle toujours croissance et développement, mais par des méthodes marketing axées sur l’accompagnement participatif tant avec le dirigeant qu’avec les équipes. Je m’appuie sur les forces de l’ensemble des collaborateurs. C’est ce que j’appelle le marketing collectif : réfléchir ensemble, construire des stratégies en commun et mettre les choses en action.

J’ai créé mon agence en 2016, mais je ne l’ai pas tout de suite appelée ainsi… Auparavant, je l’avais nommée « Target marketing », mais cela correspondait si mal à l’orientation que je voulais donner à mon activité que je n’osais pas le dire ! Après avoir posé les bases, c’est « Co-marketons » qui s’est imposé en 2018 : ce nom dit d’emblée l’essentiel, il correspond à mes convictions. Il annonce ma vision, mon choix de mettre en avant le « faire ensemble ». Je l’ai déposé pour pouvoir développer ma propre marque.

Cela date de l’époque où je travaillais en cabinet marketing et où l’on arrivait chez les clients avec des études et des conseils et après, plus rien… Je vivais cela comme une frustration. Aujourd’hui, je me rends compte combien le partage et l’inspiration sont essentiels : les clients subliment les idées que je leur donne, notamment lors de séances d’intelligence collective. Je pense à une entreprise industrielle avec laquelle je travaille ainsi depuis 3 ans : les équipes sont de plus en plus investies et les résultats sont vraiment significatifs. C’est une grande satisfaction..

A mon compte en tant qu’entrepreneure, les débuts n’ont pas été simples. J’ai commencé comme soustraitante de cabinets conseils ; c’était confortable, mais cela n’apportait pas de valeurs, cela ne me correspondait pas. Il m’a fallu un temps de réflexion en couveuse d’entreprises pour étudier ce que je voulais vraiment et comment y parvenir. Heureusement les premiers bons résultats m’ont donné des ailes et confortée dans la pratique d’un marketing basé sur l’humain.

Je vais vous citer un bel exemple d’intelligence collective. Avec le dirigeant d’une entreprise, nous étions bloqués par un problème de stratégie. J’ai soumis la problématique à l’équipe réunie : c’est un cariste qui, fort de ses connaissances du terrain, a apporté la réponse en posant une question, la bonne question…

J’ai en effet beaucoup d’idées et d’envies, j’ai tendance à en faire un peu trop… Mais on apprend à prendre du temps pour les siens ! Tiago, mon fils de 9 ans, m’y encourage ! D’ailleurs, il est essentiel pour moi qu’il soit informé de ce qu’il y a derrière les outils digitaux, c’est un point d’éducation sur lequel je suis très vigilante.

« Je veux continuer à porter le message que le marketing est quelque chose de positif dès lors qu’il est collectif et bien utilisé »

Sophie Frantz,

créatrice de Co-marketons