Réaliser une étude de marché est une étape importante dans un projet entrepreneurial.
Je pense cependant que les études de marché dites ‘traditionnelles’ ont fait leur temps et qu’il est important que nous, professionnels, vous proposions de nouvelles façons de travailler en accord avec cette période de changements profonds et rapides que nous connaissons.
Si vous êtes un chef d’entreprise, cet article vous aidera à :
– Ne pas perdre de temps
– Ne pas perdre votre argent
– Innover et avancer
Mais, attention ! Bien sûr que tout n’est pas à jeter, dans les études de marché ‘traditionnelles’ !
A – Ce qu’on garde des techniques d’études de marché traditionnelles.
1- L’étude documentaire.
Trouver toutes les informations utiles en rapport avec nos questionnements en creusant dans le flux de données existantes :
– aussi bien internes ( données comptables, commerciales …)
– qu’externes ( sites internet, revues, sondages) à l’entreprise.

Une bonne étude documentaire permet de :
– cerner les tendances
– visualiser les acteurs
– détecter les signaux faibles
– connaître un environnement
– cartographier les acteurs
– s’approprier un vocabulaire et des problématiques.
Elle va également nous permettre d’élaborer les premières hypothèses sur lesquelles travailler dans un deuxième temps.
2 – Les études qualitatives

Cette notion de Conception Centrée sur l’Utilisateur (CCU ou UCD – User Centric Design en anglais) est aujourd’hui très en vogue grâce à l’émergence de nouvelles techniques de Design Thinking.
Bien réalisés, dans une posture d’ÉCOUTE et d’OBSERVATION ces entretiens et ateliers en groupe sont d’une richesse folle.
Les études qualitatives doivent permettre de détecter des opportunités, co-construire des solutions utiles, s’imprégner des peurs/doutes/envies et mieux comprendre ses personnae, définir des actions concrètes à tester dans le plan d’action.
Les méthodes d’intelligence collective et de design thinking permettent aujourd’hui d’aller encore plus loin … j’en reparlerai dans la 3ème partie de cet article. 🙂
3- Le benchmark
Cette technique de marketing a été créée en 1980 par la société XEROX. David Kearns ex-directeur général de Xerox définit cette technique ainsi : “le benchmarking est un processus continu d’évaluation des produits, des services et des méthodes par rapport à ceux des concurrents ou des partenaires les plus sérieux ou des organisations reconnues comme leader ou chef de file.”

Ce travail permet de mesurer la place de notre société sur son marché, d’évaluer et de comprendre les stratégies concurrentes gagnantes et perdantes.
Aujourd’hui, avec l’émergence des outils digitaux et des datas de la concurrence disponibles via différents logiciels ( Similarweb, semrush…), je suis une grande adepte de cette technique de benchmark qui permet :
– d’éviter des erreurs déjà commises par nos confrères
– de s’appuyer sur les réussites de nos confères.
C’est une analyse importante qui permet à la société de mieux s’adapter et d’innover !
B – Ce qu’on ne garde pas parce que le monde a évolué.
1- Les études quantitatives
Ces études sont le plus souvent effectuées à partir de sondages de type questionnaires fermés sur des échantillons représentatifs de la population concernée. Les résultats issus de ces enquêtes doivent donner, après analyse, la mesure du phénomène étudié.
L’utilisation de panels via des sociétés panélistes, permet d’interroger un type de population précis.
Les baromètres permettent de suivre des tendances régulièrement à partir d’échantillons renouvelés à chaque fois.
Parce qu’elles prennent beaucoup de temps ( et donc d’argent ) et que, de toute manière, la plupart du temps les résultats sont biaisés…
Utiliser un échantillon représentatif est primordial, cela implique un volume important de personnes interrogées, mais aussi une connaissance des segments des personnes interrogées. Trop souvent, on interroge tout le monde ( ou plutôt son réseau ) et l’on se dit que cela ‘fera l’affaire’.
La construction des questionnaires est un exercice très compliqué ( même pour les experts) car la tournure des questions, le déroulé du questionnaire, le contexte de sondage etc… influencent les répondants et faussent donc tout ce travail !

2- Faire 100% confiance aux recommandations de fin d’études
Un cabinet de conseil en étude de marché rédigera toujours à la fin de son rapport ses recommandations issues de son travail de recherche, d’analyse et de synthèse. Souvent ces dernières pages sont les premières que lisent les commanditaires d’études, très impatients de connaître THE réponse.
Ces recommandations finales rassurent.
Elles rassurent aussi bien le commanditaire qui a l’impression de savoir concrètement pourquoi il a payé, que le cabinet de conseil qui pense alors qu’il a fait et terminé son travail.
Malheureusement le travail n’est, à ce stade, pas terminé.
Au contraire c’est maintenant qu’il débute et c’est bien pour cela que si vous ne vous appropriez pas réellement les recommandations en les challengeant, les retravaillant et les faisant évoluer « à votre sauce » , vous avez de grandes chances de ne jamais les appliquer !
C – Ce que l’on rajoute aux techniques d’étude de marché traditionnelles.
1 – L’utilisation poussée des datas
Nous parlions plus haut de benchmark et citions des outils tels que similar web qui permettent de connaître les performances ( et contre-performances ) des sites web de la concurrence.
Une richesse aujourd’hui, encore trop souvent inexploitée, est l’analyse de ses propres datas ( via Google analytics, Google Search, Facebook audience Insight, les ERPs etc… )

Pour cela, il faut croiser un cerveau de mathématicien, avec un cerveau de philosophe / sociologue , un grand écart pas toujours évident à réaliser.
Et pourtant, ces analyses sont la richesse qui permettra la mise en place des stratégies de demain.
2- On booste la créativité, l’intelligence collective !
En marketing, on utilise des techniques d’intelligence collective en idéation, design thinking, co-développement, appropriation et bonification des idées.
Des ateliers d’intelligence collective ( qui remplacent des réunions souvent stériles ) peuvent avoir lieu à tous les moments de la mise en place d’une stratégie marketing.

a – Lors de l’étude qualitative, nous utiliserons des techniques de design thinking pour mieux coller aux attentes des utilisateurs.
b – Les techniques d’idéations et de créativité seront très utiles pour utiliser au mieux les opportunités découvertes ( ou validées ) dans l’étude.
c -Les techniques de cohésion d’équipes seront elles, très utiles pour le passage à l’action !
Pour en savoir plus sur l’impact de l’utilisation de ces ateliers d’intelligence collective, je vous invite à écouter le témoignage de Christian et Anthony de la société Tech Eaux Energies: » On cherchait à l’exterieur ce que nous possédions en fait dans nos murs! »
3 – On n’oublie pas d’expérimenter, l’étude doit rentrer dans une démarche agile.
Une étude nécessite généralement plusieurs mois pour collecter et analyser un maximum d’informations jugées clés, jugées indispensables. C’est généralement à l’issue de cette analyse globale que l’axe d’action est validé et que l’entreprise passe à l’action.
Mais aujourd’hui, l’heure est à l’agilité, à l’expérimentation, à la lean attitude.
La révolution digitale en cours est sans conteste un moment historique de transition forte. Personne ne maîtrise tout, personne ne sait exactement ce qu’il va se passer demain.
En conclusion, il faut donc bien comprendre que l’étude de marché ne doit plus servir à éviter 100% des risques, ou à vous donner LA solution ultime ( et si on vous vend cela, soyez très prudent )
L’étude de marché d’aujourd’hui doit servir à :
– émettre des hypothèses et tester de façon agile
– prendre des risques mesurés
– expérimenter des solutions audacieuses !
Alors non, l’étude de marché n’est pas morte, elle est toujours utile si elle est bien pensée, mais s’il vous plaît, faites-la rimer rapidement avec de l’action !
Qu’en pensez-vous ? Laissez-moi un commentaire auquel je serai très heureuse de répondre, ou contactez-moi par email pour mieux connaître mes méthodes de travail à l’adresse sophie@co-marketons.fr .
Sophie FRANTZ
QUI A ECRIT CET ARTICLE ?

👋 Fondatrice de l'agence marketing Co-Marketons et heureuse hôte du podcast Les Intelligences Collectives, j'aide les organisations à optimiser leurs stratégies de développement.